La question du sens, que nous parlions du sens de la vie, du sens du travail, du sens de l'école, est une question existentielle pour de nombreuses personnes.
Construire du sens c'est développer la capacité d’anticipation. Développer la capacité à vivre « la vie avant la vie » grâce à une construction imaginaire permettant d’ouvrir le champ des possibles, y compris les scénarios improbables auxquels la raison ne peut accéder. De nombreux psychologues estiment que l’action n'a pas lieu sans anticipation.
« Je suis ce que je serai » est une formule énoncée par Erickson : en s’imaginant être, la personne tente de s’identifier à ce qu’elle voudrait être, elle est fondamentalement « anticipation de soi ».
« Je suis ce que je veux être et je suis aussi ce que je ne veux pas être » est cette formulation paradoxale de toute personne. Se positionner sur l’un ou sur l’autre est la tendance naturelle de l'être humain alors que chaque personne se caractérise par les deux. Soutenir la personne c'est l'accompagner à soutenir l’importance à accorder à ce qu'elle refuse de devenir pour donner vie et mettre en lien son positif et son négatif.
Cet espace où s’étirent et évoluent des projets est pour Fromage un espace dans lequel la personne, sans même en avoir conscience, peut poser par anticipation ce qu’elle souhaite devenir et ce qu’elle refuse de devenir, d’une manière générale (Fromage, 2011).
Construire un projet exprime une nécessité vitale » lorsqu'il répond à un problème à résoudre, en donnant la possibilité à la personne de se mettre en situation de créer, en inventant de nouvelles formes d’adaptation, en finalisant ses propres comportements. Le projet peut être lié à « un enjeu existentiel » tant il peut être porteur de sens pour traverser les situations de la vie en restant acteur.