Quand une personne vit une expérience douloureuse non digérée, son cerveau est incapable de réaliser l’intégration en mémoire entre l’expérience, les émotions associées et les autres informations adaptatives. Dès lors, l’expérience traumatique reste figée dans le temps, et continue à être associée à une émotion, une sensation physique ou une croyance négative à propos de soi qui sont sources de souffrance.
On comprend alors que le cerveau se comporte comme un « disque rayé », et répète sans cesse un ou plusieurs fragments de l’expérience, d’où les cauchemars, images et/ou pensées intrusives, émotions/sensations douloureuses et croyances négatives à propos de soi (« je n’ai pas de valeur », « je suis en danger », « je suis impuissant », « je ne suis pas aimable », etc).
L’EMDR permet donc à la personne de retraiter cette expérience traumatique en activant le système inné de traitement de l’information.
Lors d’une séance d’EMDR, le cerveau de la personne produit spontanément des liens entre les fragments d’information traumatique (les sons, les images, les croyances, les émotions) et les informations issues des réseaux de mémoire adaptatifs (des souvenirs d’expérience où la personne a fait face à un danger de façon plus appropriée, par exemple).
La thérapie EMDR s’adresse à toute personne (de l’enfant à l’adulte) souffrant de perturbations émotionnelles généralement liées à des traumatismes psychologiques.
Il peut s’agir de traumatismes « évidents », avec un grand « T », tels les violences physiques et psychologiques, les abus sexuels, les accidents graves, les décès, les maladies graves, les incendies, les catastrophes naturelles, les situations de guerre et attentats, etc.
Cependant, il peut aussi s’agir d’événements de vie difficiles ou de traumatismes avec un petit « t », qui passent inaperçus et peuvent être la source d’émotions ou de comportements inadaptés ou excessifs dans la vie quotidienne (enfance perturbée, séparations, fausses couches et IVG, deuils, difficultés professionnelles, déménagement, etc.).